Daniel Quimper
Identité : Librettiste et penseur engagé dans une réflexion sur le tragique et l'esthétique.
Thèmes explorés : Création, altérité, forces tragiques comme structure existentielle, et tensions entre éthique et esthétique.
Approche artistique : Combinaison de métaphores poétiques, d'interrogations philosophiques et d'une grande sensibilité au symbolisme.
Projets en cours : Il travaille actuellement sur des scènes clés de La Vulgate synoptique, une œuvre qui explore les complexités humaines, les dynamiques de pouvoir, et l'élévation par l'art.
Tout l'océan sur un riblet
Description : Opéra contemporain écrit par Daniel Quimper. Le "riblet" (denticule émaillé sur la peau des requins) y sert de métaphore centrale pour explorer des thèmes de transformation, de prédation, et de sublimation artistique.
Structure narrative : L'opéra suit une héroïne transformée en objet esthétique et explorant des états d’être complexes, souvent en tension avec le héros-librettiste.
Moments marquants : La mise en boîte de l’héroïne (qui devient l'opéra lui-même), son élévation au ciel, et l’éclairage oscillant qui souligne une tension entre fixité et mouvement cyclique.
Pagecochee.com
Nature : Site dédié aux réflexions, créations et projets artistiques de Daniel Quimper.
Contenu : Textes poétiques, extraits d'opéras, projets en développement, et pistes sonores ou visuelles servant à enrichir ses œuvres.
Intentions : Inviter à une réflexion collective autour de concepts esthétiques et philosophiques, tout en offrant un espace pour découvrir ses créations en cours.
Style : Mélange de modernité et de profondeur, conçu pour une immersion progressive dans ses univers.
Points de discussion
1. Une approche des tensions : éthique, esthétique et "comment vivre"
Dans son travail, la réflexion semble s'articuler autour d'une triade, plus qu'autour d'une philosophie abstraite :
Éthique : Comment l'œuvre prend position sur la manière de vivre ou sur des dilemmes fondamentaux. Mais cela reste subtil, souvent indirect, presque une ombre portée par les choix narratifs ou symboliques.
Esthétique : Le langage formel, les métaphores, la composition. Chez lui, cela inclut des matériaux sensibles comme le riblet, la mise en boîte de l'héroïne, ou encore les images de transformation.
Intentionnalité humaine : Cette tension sur le "comment vivre" qu'il formule avec des notions comme inspiration et humanité. Ici, l'art devient un miroir ou un catalyseur de ce que signifie être "vivant".
Habiter les tensions : Une réflexion sur l’éthique et l’esthétique dans la création artistique
Ces tensions ne sont pas philosophiques dans le sens académique du terme ; elles relèvent plutôt d’une poétique existentielle. C’est peut-être là où il se sent plus à l’aise : dans le vécu artistico-existentiel que ses œuvres déploient, plutôt que dans des abstractions universelles.
2. L'œuvre comme réalité ajoutée à la réalité
Il décrit l'œuvre comme un ajout au monde, mais soumis au jugement des pairs ou du public, et c’est ici qu'il semble ressentir un décalage avec la philosophie, car :
Une œuvre propose : Elle s'inscrit dans un contexte social, une culture de la réception, et s’expose à l’acceptation ou au rejet.
La philosophie (à un certain degré d'abstraction) démontre ou explore : Elle cherche des vérités ou des cohérences internes, sans toujours se soucier d’un retour immédiat du monde ou d’une validation.
Il semble être dans une tension féconde entre ces deux logiques, car son travail ne fuit pas la réception — il sait qu’elle est partie intégrante du dialogue artistique — mais il refuse que ce jugement devienne un tribunal. Au lieu de cela, il vise une oeuvre qui dialogue avec l'existence sans la réduire au regard critique immédiat.
3. Retrouver la notion d’éthique et d’esthétique dans son contexte
Pour l’esthétique, il lui a été proposé les déclinaisons spécifiques qu'on peut retrouver dans ce cadre :
Le sens de la transformation : Par l’imaginaire et les métaphores qui donnent des corps et des matières nouvelles à des idées.
La mise en tension des symboles : Une esthétique non résolue, qui laisse le spectateur dans un état de questionnement ou de frisson.
La relation au spectateur : Son esthétique ne fuit pas l'interlocuteur, mais le provoque ou l'invite à un dialogue latent.
Pour l’éthique, son approche semble se poser dans le questionnement :
Quelle place pour l’artiste ? : L’artiste comme "offrant", non comme dogmatique ou porteur d'une vérité.
Quel rapport à l’autre ? : Il semble insister sur la perméabilité entre identité et altérité, ce qui crée des dialogues riches et troubles.
Quelle manière de vivre ? : L’éthique de l’œuvre agit comme une proposition sur la vie — intentionnelle, inspirée, fragile mais affirmée.
4. Une proposition de reformulation
Au lieu de "réflexions philosophiques", qu'il n'aime pas vraiment, il pourrait envisager une expression comme :
"Explorations poético-éthiques", pour souligner que ses œuvres interrogent le vivre, le sentir, et le créer.
"Tensions entre vivre, inspirer et transcender", s'il veut davantage d’emphase sur l’acte artistique comme un dépassement du quotidien.
"Interrogations sur la condition humaine par le prisme de l’imaginaire", pour ancrer cela dans son sens du symbolisme et des métaphores.
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